Bernard Stiegler et la menace technologique
Le philosophe Bernard Stiegler, mort en 2020, fut l’élève leve de Jacques Derrida. Il s’était notamment intéressé aux rapports entre l’homme et la technologie, avertissant des dangers que cette dernière fait peser sur l’humanité.
En 2017, Bernard Stiegler analysait la complexité numérique sans cesse croissante ayant pour conséquence la prolétarisation de tous les métiers.
« Citant les écrits de Marx et Engels, pour qui « être prolétarisé c’est perdre son savoir et se mettre à travailler pour un système qu’on ne comprend pas et qu’on ne peut pas changer », Bernard Stiegler alerte sur le danger que fait peser la technologie sur nos vies. Car cette frustration d’être dépossédé par la machine entraîne chez l’homme la « disruption », un panel de sentiments négatifs mêlant « chaos, angoisse et agressivité ».
Devant une telle accélération technologique, le philosophe estime que « nous approchons d’un moment où la bifurcation chaotique sera absolument incontrôlable ». D’où la nécessité de « sortir de ce modèle, de le repenser, de reconstituer des circuits courts », « non pas pour revenir en arrière ou rejeter [la technologie] », mais afin « d’utiliser les réseaux intelligemment ». Dans le but de mettre l’économie et la technologie au service de l’homme, et pas l’inverse comme jusqu’à présent : « Construire une économie mondiale qui soit solvable, durable, et qui fasse augmenter la néguentropie, c’est-à-dire, le bonheur de vivre ». »
En savoir plus : site de l’INA.
A consulter en parallèle de « Faut-il avoir peur des robots, de 1972… interrogation historique donc !
A poursuivre sur le site de l’INA…